Payer en espèces sur le Net, c’est possible !
L’idée est née en 1999, soit aux prémices du e-commerce : “Les consommateurs étaient réticents à l’idée d’utiliser leur carte bancaire sur des sites Internet”, se souvient Jan Zizka. Le fondateur de WeXpay s’est donc employé à solutionner cette problématique. Il en résulte un système simple qui consiste à se rendre en point de vente physique afin d’échanger de l’argent contre un code d’une valeur correspondante. Pour ce faire, il a reçu l’agrément de la Banque de France qui l’officialise en tant que structure émettrice de monnaie électronique, avec tous les impératifs découlant de ce statut. “Notre fonds de commerce, c’est la confiance”, ne cesse-t-il de répéter.
Une fois muni de son code, l’internaute peut consommer, de manière totalement anonyme, des produits et services en ligne, sans avoir à toucher à sa carte bancaire. “Les e-commerçants sous-traitent la gestion de leurs plateformes de paiement à des opérateurs tiers, rappelle Jan Zizka, notre tâche est de faire référencer notre solution auprès de ces derniers.” Ainsi, WeXpay est parvenu à pénétrer chez Allopneus, Quartier des jantes, Auto Sélection, ou plus récemment chez Oscaro. Les codes, dont la valeur peut atteindre 250 euros maximum, sont cumulables lors du paiement jusqu’à une valeur de 3 000 euros, soit la limite légale pour les règlements en espèces. A noter que la notion de solde de compte est intégrée.
1/3 des Français ne pouvaient consommer
WeXpay se rémunère en prenant une commission lors de la conversion de l’argent en code, selon un barème dégressif (1,90 % de 250 euros à 5 % de 10 euros) et lors de la transaction, à hauteur de 2 %. En comparaison, 0,5 % de commission est prélevée dans le cas des cartes bancaires, “mais, par définition, notre système évite les impayés et les répudiations”, défend Jan Zizka. L’intérêt de WeXpay réside dans le fait qu’avec la crise, la part des versements en espèces augmente d’environ 10 % chaque année et qu’à ce jour, “ce sont 1/3 des Français – souvent les plus modestes – qui n’ont pas de moyen de paiement adapté au e-commerce, or il s’agit d’un espace où les bonnes affaires, soit celles qui les visent, affleurent”, note le fondateur du concept. Le chiffre d’affaires des e-marchands ne sera pas tiré à la hausse par le montant de facturation, mais par le volume en s’ouvrant à une nouvelle catégorie de clients qui leur échappait.
En février, WeXpay totalisait 1 100 échanges, d’un montant moyen de 35 euros et en attendait 3 000 en mars. Le point de rentabilité se situerait à hauteur de 100 000 par mois. La constitution de son réseau de distribution pèsera pour beaucoup dans cet objectif. Jan Zizkla le forge avec la contribution des réseaux de distribution de journaux. De 5 000 points de vente, il passera à 10 000 sous peu et à 15 000 à terme, en métropole, en outre-mer et en Belgique. Mais l’Italie et l’Espagne lui tendent déjà les bras.
Gredy Raffin
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